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Pour un enseignement systématisé de la recherche à l’université:Quelques pistes

时间:2024-09-03

Roland Scheiff

Résumé:La recherche scientifique vise à comprendre la réalité qui nous entoure.Elle est définie par Benoit Gauthier comme «une activité de quête objective de connaissances sur des questions factuelles».De par son but de faire avancer de manière objective des connaissances dans un domaine particulier,elle demande rigueur,précision et méthode.La pratique heuristique n’étant pas un exercice naturel,les compétences exigées dans l’élaboration d’un travail scientifique demandent à être enseignées aux étudiants souvent démunis face à ces exigences.Il importe dès lors au corps professoral d’accompagner et,plus encore,de former les étudiants à la recherche.La Faculté d’Études françaises et francophones de l’Université des Langues étrangères de Beijing (BFSU) propose un cours de Rédaction académique accessible aux étudiants dès la quatrième année de licence.Le présent article propose tout d’abord une description dudit cours dans ses constituantes autant théorique que pratique.Ensuite sont pointées les faiblesses observées par le professeur pendant son enseignement ainsi que quelques pistes de réflexion sont proposées afin de tenter d’élaborer une approche plus systémique de la recherche à l’université afin de permettre une plus grande autonomisation des étudiants tout en leur apportant une formation plus complète.

Mots clés:enseignement;université;heuristique;rédaction académique

Abstract:Scientific research aims to understand the reality that surrounds us.It is defined by Benoit Gauthier as:“an activity of objective quest for knowledge on factual questions”.By virtue of its goal of objectively advancing knowledge in a particular field,it requires rigor,precision and method.As heuristic practice is not a natural exercise,the skills required in the development of scientific work need to be taught to students who are often helpless in face of these requirements.It is therefore important for the faculty to support and,even more so,to train students in research.The Faculty of French and Francophone Studies at Beijing Foreign Studies University (BFSU) propose an Academic Writing course accessible to students of the fourth year of the bachelor program.This article first offers a description of the course in its components,both theoretical and practical.Then,it analyses the weaknesses observed by the professor during his teaching and some reflections are proposed in order to try to develop a more systemic approach to research at university aimed at allowing a greater empowerment of the students coupled with more comprehensive training.

Key words:teaching;university;heuristic;academic writing

Introduction

La recherche scientifique vise à comprendre la réalité qui nous entoure.①François-Pierre Gingras.«La sociologie de la connaissance».In B.Gauthier (dir.).Recherche sociale.De la problématique à la collecte des données.4e éd.Québec:Presses de l’Université du Québec,2003:19.Elle peut être définie plus précisément comme «une activité de quête objective de connaissances sur des questions factuelles»②Benoît Gauthier.«Introduction».In Benoît Gauthier (dir.).Recherche sociale.De la problématique à la collecte des données,4e éd.Québec:Presses de l’Université du Québec,2003:5..Son but principal étant de faire avancer les connaissances de manière objective dans un domaine,elle appelle à travailler avec méthode et demande de justifier toute décision prise par le chercheur dans le but de produire ces nouvelles connaissances.③Jacques Chevrier.«La spécification de la problématique».In Benoît Gauthier (dir.).Recherche sociale.De la problématique à la collecte des données,4e ed.Québec:Presses de l’Université du Québec,2003:52.

La recherche n’est pourtant pas un exercice naturel et le travail scientifique suppose l’acquisition de facultés aussi diverses que la délimitation d’un sujet d’étude,l’utilisation d’une méthodologie justifiée et appropriée dans le cadre de son étude,la production d’analyses —qui dépassent la simple opinion personnelle —et la structuration de son propos ou encore l’acquisition d’une haute maîtrise rédactionnelle.④Anne Collard,Michèle Monballin.Référentiel pour l’élaboration d’un travail scientifique en sciences humaines.Namur:Presses universitaires de Namur,2014:9.Il suppose également la bonne gestion de son temps et la capacité de penser et de travailler dans le temps long.Il présume enfin la confrontation scientifique et,de ce fait,la capacité de pouvoir non seulement encaisser le choc de la critique,voire de la controverse,mais d’y répondre au moyen d’une argumentation solide et documentée.⑤Ibid.

Ces compétences ne sont clairement pas acquises par la grande majorité,pour ne pas dire la totalité,des nouveaux arrivants à l’université.Bon nombre d’étudiants peuvent dès lors se trouver quelque peu désarçonnés face à ces exigences et cette rigueur toutes nouvelles.⑥François Dépelteau.La démarche d’une recherche en sciences humaines.De la question de départ à la communication des résultats.Bruxelles:Éditions De Boeck Université,2003:3.Il ne nous revient pas le droit de leur jeter la pierre;il importe au contraire au corps professoral,rompu aux exigences de la recherche,de leur transmette ce savoir.Cette transmission doit se faire par l’apport de réponses concrètes à leurs interrogations et des solutions pouvant concerner des problèmes d’ordre technique.⑦Pierre N’Da.Manuel de méthodologie et de rédaction de la thèse et du mémoire de master en lettres,langues et sciences humaines.Paris:L’Harmattan,2015:14.Car c’est bien d’une technique qu’il faut doter les étudiants si nous voulons les voir maîtriser les différents aspects d’un travail de recherche scientifique.

Un tel apprentissage existe déjà,à titre individuel,pour les étudiants de master et de doctorat,dont la tâche principale consiste à réaliser un mémoire de master ou une thèse doctorale sous la tutelle d’un ou de plusieurs professeurs.Cette pratique,quoique positive à plus d’un titre,peut être toutefois porteuse de plusieurs limites.La filiation entre un professeur et un étudiant est un élément indispensable dans la transmission du savoir.Pour assurer cette filiation,il est préférable,dès la licence,de doter l’étudiant des constituants basiques de la recherche.Dans la même idée,débuter un tel apprentissage en master revient à prendre un grand retard,retard qui sera d’autant plus difficile à rattraper que les impératifs scientifiques demandés aux étudiants seront complexes.Enfin,un promoteur —ou un directeur de thèse —est généralement un enseignant-chercheur dont le temps est malheureusement limité,limite provoquée par la surcharge de travail,qu’elle soit d’ordre pédagogique,administrative ou causée par ses propres activités de recherche.⑧Sophie Boutillier et al.Méthodologie de la thèse et du mémoire.Levallois Perret:Studyrama,2005:47.Par conséquent,il n’est pas toujours aisé pour lui de suivre de manière idéale les étudiants dont il a la tutelle.

Dans cette optique,un cours deRédaction académiqueest déjà proposé aux étudiants de quatrième année de la Faculté d’Études françaises et francophones de l’Université des Langues étrangèves de Beijing (BFSU).Le cours offre une première expérience sérieuse vis-à-vis de la recherche nécessaire aux étudiants et leur permet de se confronter,pour la première fois pour la plupart d’entre eux,à la recherche scientifique.Cependant,la perfection n’étant pas de ce monde,il contient quelques lacunes pourtant aisément remédiables.

Le présent article fera l’objet dans un premier temps d’une description dudit cours dans ses constituantes tant théorique que pratique.Dans un deuxième temps seront pointées les insuffisances et les faiblesses observées par le professeur lors de son enseignement ainsi que quelques pistes de réflexion.Ces dernières seront avancées par ledit professeur pour susciter le débat au sein du corps académique et ainsi tenter d’élaborer une approche plus systémique de la recherche à l’université.

1.Rédaction académique

Le cours deRédaction académiquedoit permettre aux étudiants d’acquérir les bases de la recherche et de la rédaction académiques tant du point de vue de la méthodologie scientifique que des compétences rédactionnelles devant répondre aux standards académiques.

S’il est évident qu’il n’existe pas une seule manière de conduire un travail scientifique et que des spécificités existent en fonction des domaines et des spécialités d’étude,il est bon de rappeler que des exigences académiques sont communes à l’ensemble du corps scientifique,que ce soit dans l’organisation d’un texte,dans son élaboration ou encore dans la rigueur attendue.⑨Pierre N’Da,op.cit.,p.15.Pour cette raison,il ne paraît pas insensé de proposer une formation basique commune aux étudiants en licence.

Le cours est pensé en deux parties:la première,théorique,introduit toutes les étapes de conception d’un travail de recherche;la seconde,pratique,consiste en l’élaboration d’un travail rédactionnel à réaliser tout au long du semestre de manière individuelle sous la direction du professeur.

1.1 Partie théorique

La partie théorique est le cours proprement dit.Chaque phase de la recherche est exposée,semaine après semaine,pour accompagner l’étudiant au plus près dans la réalisation de son travail.Chaque semaine voit l’introduction d’une nouvelle composante de la recherche.Cette déstructuration est bénéfique pour l’étudiant qui pourra ainsi mieux comprendre les enjeux d’un tel travail ainsi que sa complexité.

Le professeur débute son cours en présentant les possibles motivations du choix d’un sujet de recherche.Il est ainsi expliqué à l’étudiant l’importance de cette étape fondamentale et la nécessité de penser dans le temps long en partant d’un champ le plus large possible pour le rétrécir progressivement au rythme de lectures.⑩Georgeta Cislaru,Chantal Claudel et Monica Vlad.L’écrit universitaire en pratique. Louvain-la-Neuve:De Bœck Supérieur,2017:44.Une recherche s’élabore à partir de ce questionnement initial,c’est pourquoi il importe de «poser les bonnes questions».⑪Jacques Chevrier. op.cit.,p.51.Des exemples d’évolution de sujet de recherche,qu’ils soient d’ordre personnel ou non,sont montrés durant le cours afin d’illustrer le propos du professeur pour que l’assemblée puisse appréhender de manière plus palpable ledit processus.

La prise de notes est également abordée.Cette étape a pour objectif de faire comprendre à l’étudiant la difficulté de cet exercice primordial devant les mener à sélectionner,hiérarchiser et distinguer l’essentiel de l’accessoire.⑫Lucile Cadet,Jan Goes et Jean-Marc Mangiante.Langue et intégration.Dimensions institutionnelle,socio-professionnelle et universitaire.Ixelles:Peter Lang,2010:242.La prise de notes est une tâche intellectuelle complexe puisqu’il s’agit de mobiliser dans le même temps deux types de compétences:une activité de réception et une activité de production.⑬Ibid.Il ne suffit donc pas de comprendre et de noter ce qui est lu ou entendu mais de parvenir à choisir les éléments les plus pertinents et de les synthétiser pour en extraire le principal de l’accessoire.Enfin,il paraît important de souligner que la prise de notes est un substitut indispensable à la mémoire qui,dans un travail de recherche,peut se retrouver assez vite dépassée par la quantité sans cesse croissante d’informations.

La lecture étant sans doute le seul moyen pour savoir si une recherche est possible,il importe de construire la bibliographie la plus complète possible dans le but d’informer autant sur l’existence d’un outil pour mener une recherche à terme que sur les types de documents disponibles par rapport au sujet à traiter.⑭Georgeta Cislaru,Chantal Claudel et Monica Vlad,op.cit.,p.9—10.La suite de la leçon consiste à présenter un modèle de référencement bibliographique le plus complet possible tout en précisant que les normes éditoriales peuvent varier en fonction des institutions et autres maisons d’édition.⑮Anne Collard,Michèle Monballin,op.cit.,p.17.Cette solution offre l’avantage de préparer l’étudiant à ces éventuels changements sans trop le déstabiliser.Ce dernier,maîtrisant l’une des formes les plus complètes et les plus intuitives de référence bibliographique,éprouvera moins de difficultés à se conformer à des modèles bibliographiques généralement moins complexes.

Suite aux aspects techniques de la bonne réalisation d’une bibliographie est abordé la question de la distinction des types de sources que l’étudiant sera amené à consulter:la monographie,l’article d’une revue scientifique,l’article d’un ouvrage collectif,la thèse doctorale,l’article de presse,les archives publiques ou privées,la correspondance,l’œuvre d’art ou encore le témoignage oral.L’information étant valide dans son contexte propre,il est nécessaire non seulement de comprendre le document,mais en plus de saisir l’idée particulière relative à son contexte si nécessaire.En simplifiant quelque peu,il est possible de diviser l’ensemble des documents en:sources primaires et sources secondaires.⑯À ces deux catégories,il est possible de rajouter une troisième catégorie:les sources tertiaires,compilation de sources primaires et secondaires (Anne Collard,Michèle Monballin,op.cit.,p.14).Les sources primaires regroupent toutes les sources non retravaillées par un chercheur et devant être replacées dans leur contexte historique et socioculturel,alors que les sources secondaires sont identifiées généralement comme les ouvrages scientifiques.

Internet et les nouvelles technologies font désormais partie intégrante de la vie du chercheur.⑰Danielle Boisvert.«La recherche documentaire et l’accès à l’information».In Benoît Gauthier (dir.).Recherche sociale.De la problématique à la collecte des données,4e éd.Québec:Presses de l’Université du Québec,2003:92.Si ce nouveau média peut paraître attrayant au premier regard,la réalité est plus mitigée puisque se posent les questions de la quantité,de la qualité et de la validité des sources consultables.⑱Danielle Boisvert,op.cit.,p.93.En effet,bien qu’Internet permette de dépasser les frontières et de trouver des ouvrages qui restaient autrefois encore difficilement accessibles,la quantité pharaonique d’informations qui s’y trouve et le capharnaüm qui y règne doivent amener à la plus grande prudence.L’étudiant doit alors interroger aussi bien la fiabilité d’une source consultée sur le net que l’intérêt de cette dernière dans le cadre de son étude.De même,il paraît indispensable d’émettre une distinction entre des outils de recherche généralistes,ne permettant pas toujours de collecter efficacement les sources nécessaires,et des outils plus spécialisés comme les plateformes numériques CAIRN,JSTOR,ou encore Gallica pour ne citer qu’eux trois.Raison pour laquelle ces différents aspects sont abordés au cours de la leçon.

Toute communication,qu’elle soit écrite ou orale,est destinée à un public.Le ton du discours ainsi que son style doivent s’adapter en fonction du public visé,qu’il soit composé:de néophytes,d’amateurs éclairés,de chercheurs rompus à la discipline,d’étudiants de licence,de master ou de doctorat.C’est pourquoi,il importe de correctement situer mentalement le public visé par ladite communication.

La structure d’un travail académique est elle aussi abordée.S’il paraît évident pour un chercheur de structurer son étude en fonction du type de recherche qu’il se propose d’effectuer,force est de constater qu’il n’en va pas de même pour l’étudiant néophyte.⑲Benoît Gauthier,op.cit.,p.10.Ainsi,mêmes les éléments structurant techniquement un travail de recherche —le corps du texte,la conclusion,la bibliographie et la table des matières pour ne citer qu’eux —peuvent poser problème à l’étudiant débutant.L’introduction et la conclusion sont des exemples assez frappants.Leur rédaction se fait en effet généralement en miroir,l’un apportant les réponses des questions posées par l’autre,et en toute fin de procédure.⑳Sophie Boutillieret al.,op.cit.,p.34—35.Cet exercice,loin d’être intuitif,nécessite donc un apprentissage quant au moment et à la manière dont ces éléments doivent être rédigés.

Le plagiat est sans doute un des problèmes les plus graves auxquels sont confrontés les enseignants à l’université.Pour cette raison,il convient de sensibiliser au plus tôt l’étudiant à cette question.Il est nécessaire d’expliquer les raisons pour lesquelles un article scientifique nécessite des sources.Cela n’est toutefois pas suffisant puisqu’il reste encore à mettre en évidence les endroits nécessitant une référence㉑Il convient de citer une source dès qu’un élément extérieur est utilisé dans l’argumentation d’un travail de recherche,en ce compris:la reproduction textuelle d’une source extérieure;la référence à une idée ou à une opinion extérieure;le résumé d’une idée extérieure;l’utilisation de données extérieures;la traduction d’un extrait provenant d’une source extérieure,etc.(Collard,A.et Monballin M.,op.cit.,p.9—10).et les façons de procéder,que ce soit pour la citation d’une idée,pour la citation à l’identique ou encore pour la forme de bloc-citation.

La mise par écrit d’une recherche,que ce soit un article scientifique,un mémoire de recherche ou une thèse doctorale,peut être à son tour source d’anxiété.Nombreux sont ceux qui ressentent des difficultés lorsqu’il s’agit d’écrire le déroulement et les résultats de leurs recherches.Loin d’être facile,cet exercice suppose une planification devant encadrer au mieux le rédacteur.㉒Gordon Mace.Guide d’élaboration d’un projet de recherche en sciences sociales.Bruxelles:Éditions de Bœck,2000,p.4.Cette planification concerne globalement deux aspects:le plan de travail et le plan de rédaction provisoire.Le premier a trait à l’organisation des différentes étapes du travail de recherche afin de répartir la charge de travail dans le temps,tandis que le second précise la problématique et la question principale,développe l’idée directrice,détermine les thèmes principaux et secondaires et articule de manière logique les idées et leurs enchaînements.

Enfin,il est plus que conseillé de relire et de faire relire par des pairs les pages rédigées afin de s’assurer:de la validité et de la qualité des arguments émis;de la pertinence de la recherche,de la compréhensibilité du texte;du respect des règles d’orthographe,de grammaire et de syntaxe.

1.2 Partie pratique

Les trois phases intermédiaires sont à remettre au professeur afin que ce dernier puisse apporter des remarques et des corrections.L’étudiant est donc accompagné tout au long du semestre tout en restant seul responsable de sa production.

La première phase consiste en la remise du sujet et d’une bibliographie de base d’au minimum sept ouvrages de référence.Après retour du professeur,l’étudiant lui déposera la phase deux,consistant en la remise du sujet et de la bibliographie corrigés et complétés ainsi que d’un premier plan de rédaction provisoire aussi précis que possible.Le professeur procédera alors une nouvelle fois à des remarques et des corrections.La troisième phase comporte les éléments de la phase précédente corrigés en addition de la rédaction de trois pages correctement référencées selon les règles prescrites au cours.Enfin,la dernière phase consiste en la remise de la version finale du travail en fin de semestre,cette dernière faisant office d’examen.

L’avantage de cette méthode est de responsabiliser l’étudiant tout en lui permettant d’appréhender au fur et à mesure les principales règles et autres composantes techniques d’un travail de recherche.Elle permet également d’encadrer l’étudiant afin de le guider au mieux.De plus,cette phase pratique,si elle exige beaucoup de l’étudiant,permet à ce dernier de pratiquer la théorie qu’il étudie,favorisant ainsi son assimilation en la transformant en savoir-faire.㉔Ibid.

2.Insuffisances et pistes de réflexions

Si le cours contient de nombreux points forts,il n’est cependant pas exempt de quelques faiblesses pouvant être source de désorientation pour l’étudiant.

À la suite du cours,l’étudiant disposera normalement d’une assise théorique suffisante pour l’élaboration de son mémoire de licence.Cependant,cette assise théorique,si elle n’est pas pratiquée de manière régulière,risque fort de dépérir avec le temps.Or,la finalité de ce cours étant l’acquisition d’une pratique heuristique,il importe de continuer à exercer cette pratique dans le but de l’entretenir.

Il est également à noter que cette formation est proposée assez tardivement dans le cursus universitaire de l’étudiant qui devra attendre sa quatrième année de licence pour avoir la possibilité de le suivre.De ce fait,l’étudiant n’acquiert qu’au terme de sa formation en licence des réflexes académiques basiques,comme se rendre dans une bibliothèque pour y consulter des ouvrages en vue de commencer une recherche par exemple.Le retard pris par l’étudiant dans son rapport avec la recherche est une deuxième conséquence fâcheuse.Si tous ne feront pas une carrière de chercheur,un pourcentage assez conséquent continuera pourtant par un master dans lequel le travail de recherche prend une place prépondérante,source de désagréments pour eux.

Ce genre de formation méthodologique,de par son aspect technique,est loin d’être le plus réjouissant,force est donc de reconnaître que le cours peut montrer un aspect peu rebutant.Il est cependant d’une importance capitale dans la formation de l’étudiant qui pourra,une fois les bases acquises,travailler plus sereinement à son travail de fin de cycle.Il sera également un atout majeur au cas où l’étudiant souhaiterait poursuivre sa formation par un master,que ce soit en Chine ou à l’étranger.Le cours n’étant pas obligatoire pour eux,il est possible que certains étudiants prennent la décision,à tort,de ne pas choisir cette formation au risque d’être désavantagés par la suite.

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Enfin,le temps,ou plutôt le manque de temps,est un autre facteur problématique.Le cours se déroule sur un semestre,raison pour laquelle il peut être perçu comme très dense.Cette densité est une difficulté supplémentaire pour l’étudiant qui pourra travailler en surrégime et s’épuiser ainsi plus rapidement,voire être dépassé et perdu à plusieurs moments du cours.En outre,le professeur étant le seul membre du personnel en charge du cours,il peut lui être difficile de pouvoir assurer un encadrement et un suivi optimal pour la totalité des étudiants.

Ces faiblesses peuvent toutefois être facilement surmontées grâce à l’introduction d’une série de mesures visant à préparer l’étudiant au mieux et à le guider vers le travail de recherche.Plutôt que des directives à observer scrupuleusement,les solutions proposées par l’auteur doivent être considérées comme autant de points de départ invitant à la réflexion du corps enseignant sur cette question épineuse.En effet,pour imprimer une nouvelle direction plus axée sur la recherche,l’effort devra être collectif et surtout complémentaire.L’idée principale devant sous-tendre ces pistes de réflexion est de rendre l’étudiant le plus autonome possible au terme de sa formation et de l’impliquer au maximum au cours de ses études afin de lui faire comprendre l’utilité de son apprentissage.

Dans le cadre du cours,il pourrait être bon d’adjoindre au professeur un assistant pédagogique dont la tâche serait exclusivement focalisée sur la correction des travaux des étudiants sous la direction du professeur.Cette mesure pourrait alléger considérablement la charge de l’enseignant pouvant dès lors renforcer son suivi et concentrer son attention sur les étudiants les plus faibles afin qu’aucun ne soit laissé pour compte.L’assistant pourra être cherché parmi les doctorants qui auront la possibilité,par ce moyen,d’être intégrés plus directement dans la faculté tout en apprenant le métier d’enseignant sur le terrain.Cet exercice leur sera également bénéfique pour leur propre pratique de recherche.En effet,en corrigeant les travaux des étudiants de premier cycle sous la tutelle du professeur,ils pourront améliorer leur technique en matière de recherche,de structuration,d’écriture,de précision,de rigueur ou encore de citation.

Bien que tous les étudiants ne soient pas destinés à la recherche,il serait sans doute bon de rendre le cours obligatoire.Cette obligation aurait pour avantage double de garantir une meilleure qualité des mémoires de licence,d’un point de vue technique tout du moins,et d’alléger ainsi le travail des différents promoteurs.L’étudiant ayant déjà acquis les bases de la recherche,le promoteur pourra se concentrer sur des aspects plus complexes et plus techniques.

Une dernière mesure touchant directement le cours deRédaction académiquepourrait consister en une anticipation dudit cours.Il pourrait en effet être envisageable de permettre aux étudiants de choisir ce cours dès la troisième année.Cette mesure aurait l’avantage de donner à l’étudiant la possibilité d’organiser lui-même sa charge de travail en décidant ou non de la répartir sur deux ans,ce qui aurait pour effet une plus grande responsabilité de l’étudiant face à ses études.

En marge de ces mesures proposées dans le but d’améliorer directement le cours,il est également possible,en amont,de préparer l’étudiant au travail de recherche de manière progressive.

Pour lutter contre la passivité d’un trop grand nombre d’étudiants durant les cours,il serait intéressant de les sensibiliser au plus tôt —dès la première année par exemple —sur l’intérêt et l’importance de la prise de notes.Cette dernière permet de rendre l’étudiant plus actif puisqu’il doit rester concentré tout au long du cours et ne pas se laisser trop facilement distraire s’il veut capter les informations émises par le professeur.Il apprendra de même à sélectionner et à hiérarchiser les éléments qu’il jugera les plus pertinents à figurer dans ses notes.Enfin,il pourra retravailler ses notes au calme pour une compréhension plus en profondeur et,ainsi,une meilleure assimilation des informations lues ou écoutées.

La manipulation du livre et de l’article scientifique doit également faire l’objet d’une sensibilisation,voire d’un apprentissage.S’il n’est pas naturel pour un novice d’identifier de manière claire une source scientifique,la difficulté s’accroît lorsque l’étudiant est confronté à des sources plus complexes à traiter.Il serait alors intéressant de faire travailler l’étudiant progressivement en se concentrant sur des éléments basiques pour commencer.Le professeur pourra par exemple donner une liste de lectures obligatoires pour un cours donné,le but étant de familiariser l’étudiant avec le travail scientifique et avec différents types de sources.Pour les étudiants en master et en doctorat,il sera toujours possible d’imaginer des séminaires ou des cours dont l’objet traitera des questions plus précises et plus pointues comme par exemple le fonds d’archives.

La bibliothèque,si elle est un lieu indispensable pour toute recherche en science humaine,est malheureusement trop souvent désertée par bon nombre d’étudiants lui préférant la rapidité parfois trompeuse d’Internet.Pour familiariser ce lieu nouveau pour la plus grande majorité d’entre eux,il pourrait être intéressant que la faculté organise des visites pour les étudiants de première ou de deuxième année afin d’expliquer son fonctionnement ainsi que la logique du classement des ouvrages.Cette mesure permettrait d’éviter qu’ils soient perdus et donc facilement découragés par ce lieu au premier abord peu hospitalier.En plus de ces visites,il pourrait être intéressant d’amener les étudiants à s’y rendre régulièrement au moyen d’exercices nécessitant la consultation d’ouvrages.Ces exercices auront l’avantage de permettre à l’étudiant d’identifier la bibliothèque comme une composante essentielle de ses études.Dans le même ordre d’idées,une meilleure sensibilisation aux outils de la recherche informatique pourrait être imaginée dans le but de présenter clairement les lieux et les méthodes de la recherche.

Enfin,mettre en évidence,voire rendre obligatoire,des cours «à matière»㉕Nous pensons à des cours introductifs:à la littérature,à l’histoire de l’art,à l’histoire de la musique,à la philosophie,à l’histoire européenne,à l’histoire de la francophonie,etc.pourrait être un excellent moyen pour guider l’étudiant dans un futur sujet de recherche tout en lui offrant un cadre rassurant dans lequel il pourrait débuter sa recherche.Dans cette logique,des cours introductifs pourraient être dispensés pendant les années de licence,l’idéal étant que chaque professeur puisse enseigner dans sa spécialité.Dans cette optique,il pourrait être pertinent de proposer des cours mêlant plusieurs disciplines,cours dans lesquels plusieurs professeurs pourraient participer à leur élaboration.Par la suite,durant les années de master par exemple,il pourrait également être envisageable de proposer des cours à option basés sur des questions spéciales d’un domaine particulier pour permettre d’orienter au mieux l’étudiant tout en l’aidant à s’impliquer davantage dans sa formation.

Conclusion

L’enseignement de la recherche doit faire l’objet de la plus grande des attentions dès les premières années formatrices des étudiants.Afin de garantir une gestion plus précise de cette formation,un premier enseignement est proposé aux étudiants de quatrième année de licence de la Faculté d’Études françaises et francophones de la BFSU.Cette systématisation de l’enseignement ne doit pas être comprise comme une fabrique de chercheurs et la recherche demandera toujours un apprentissage sur le temps long et sur le terrain.L’apprenti-chercheur apprendra son métier au fur et à mesure des années,l’acquisition de ces compétences nécessitant maturation.En revanche,un enseignement basique destiné à tous les étudiants de premier cycle est bénéfique en ce sens qu’un tel enseignement avertira au plus tôt les étudiants sur les impératifs et les exigences académiques.

Le cours deRédaction académiqueaborde les aspects techniques de base dans l’élaboration d’un travail scientifique.Il est composé de deux parties:la première,théorique,introduisant les principales étapes qui entrent dans la conception d’un travail universitaire;la seconde,pratique,consistant en l’élaboration par les étudiants d’un travail individuel —travail encadré par le professeur —basé sur les apprentissages étudiés au cours.

Nonobstant ses qualités et ses points forts,le cours possède quelques faiblesses parmi lesquelles peuvent être rappelées:le manque de pratique heuristique en dehors du cours,l’arrivée fort tardive de cet apprentissage dans le cursus des étudiants,le fait qu’il ne soit pas rendu obligatoire et le temps assez restreint alloué à ce même apprentissage fondamental pour tout étudiant universitaire.

Pour palier ses imperfections,certaines solutions sont pourtant envisageables.Ces différentes pistes de réflexion portent sur plusieurs plans et visent à rendre l’étudiant le plus autonome possible.En plus de l’adjonction d’un assistant,adjonction autant bénéfique pour le doctorant-assistant que le professeur,il pourrait être bon de rendre le cours obligatoire pour l’ensemble des étudiants de quatrième année en donnant toutefois la possibilité dès la troisième année de suivre ledit cours de manière anticipée.De même,lutter contre la passivité des étudiants durant les cours tout comme conduire les étudiants en bibliothèque,afin qu’ils puissent se familiariser avec cet espace et le texte scientifique,doivent faire partie d’une solution à chercher en amont dudit cours.Dernier élément,la mise en avant et le développement de cours «à matière» pourraient être grandement bénéfiques aux étudiants qui pourraient être ainsi plus facilement guidés,d’un point de vue théorique,dans leurs études.

Ces moyens visent autant à l’autonomisation des étudiants qu’à leur responsabilisation face à leurs études et à leur travail.Ces derniers pourront,s’ils sont confrontés assez tôt à la recherche,s’impliquer davantage dans leur formation universitaire.

Bibliographie

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