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La génération Z en images

时间:2024-06-19

par LI XIAOYU

Christian Zola(1er à gauche),de République démocratique du Congo, et sa collaboratrice chinoise Ye Zi(2e à gauche),protagonistes du deuxième épisode du documentaire Generation Z’s China-Africa Stories,lors du gala du Nouvel An 2022 de l’Université du Zhejiang.

Affiche du nouveau documentaire,Generation Z’s China-Africa Stories,réalisé par Zhang Yong.

Le premier documentaire chinois consacré aux échanges de jeunes Chinois et Africains dépeint les nouvelles dimensions de cette coopération traditionnelle

Zhang Yong, réalisateur chinois du fameux documentaireAfricans in Yiwuet de bien d’autres films traitant tous des relations sino-africaines, dontChinese Meet AfricaetBobby’s Factory, fait un retour remarqué avec son dernier chef-d’œuvre,Generation Z’s China-Africa Stories, lancé en août 2023 sur la scène chinoise.

Le titre du film évoque clairement son protagoniste :la génération Z. « Durant mes dizaines de séjours sur le continent africain, ce qui m’a le plus marqué, c’est la génération Z », partage M. Zhang àCHINAFRIQUE. « Ils font preuve d’une étonnante maturité et de créativité.Par rapport à l’ancienne génération, ils ont accès à plus d’informations et s’avèrent plus ouverts d’esprit. »

Mettant en lumière les interactions toujours croissantes entre la jeunesse chinoise et africaine, ce documentaire vise également à mettre en évidence la pérennité des liens sino-africains. « Plus d’un million de Chinois, dont la plupart sont des jeunes, travaillent en Afrique, tandis que de nombreux jeunes Africains étudient et vivent en Chine. Je voulais que mon documentaire soit une fenêtre unique sur l’amitié actuelle entre ces deux mondes », affirme M. Zhang.

Ainsi, composé de cinq épisodes distincts, chacun se penchant sur un sujet particulier, ce documentaire de plus de deux heures embrasse une multitude de thèmes relatifs aux échanges entre les jeunes Chinois et Africains : depuis la valorisation de la culture chinoise ancestrale en Afrique, jusqu’à la synergie linguistique entre les deux nations, en passant par l’effervescence artistique, la portée sociétale de jeunes leaders et la camaraderie autour de l’art culinaire.

Une double perspective

Generation Z’s China-Africa Storiesse distingue par son approche bifocale, contrairement à la majorité des documentaires qui adoptent un point de vue singulier. En effet, dès la conception, le réalisateur a consciemment choisi des jeunes Chinois et Africains comme protagonistes de chaque épisode pour conter leur coopération en entrelaçant leur développement,leurs efforts et leurs rêves personnels. « Cette dualité offre une toile de fond inédite, élargissant le panorama narratif et offrant une vision plus authentique des interactions entre les jeunes de Chine et d’Afrique »,explique M. Zhang.

Dans le cinquième épisode, par exemple, le jeune Somalien Abduqadir Mohamed Said collabore avec son partenaire chinois Ye Yongrong pour ouvrir un restaurant africain à Jinhua, dans la province du Zhejiang.Leur histoire est racontée de leurs propres voix,centrée autour d’un objectif commun : organiser un festival de la gastronomie africaine dans leur restaurant en invitant les clients à partager des cuisines de leur pays d’origine. Cette initiative a été chaleureusement accueillie par la communauté africaine locale, en quête de réconfort culturel face à l’éloignement imposé par la pandémie.

Au-delà du travail, le documentaire met également en lumière les nombreux passe-temps et intérêts communs entre ces jeunes collaborateurs. Ils échangent sur leurs idoles sportives, jouent aux échecs et explorent ensemble les cuisines traditionnelles via leurs smartphones. Leurs échanges, empreints de curiosité et d’un désir d’en apprendre davantage sur l’autre, insufflent une énergie vivifiante à leur quotidien.Comme le souligne le réalisateur, « les échanges entre la Chine et l’Afrique ne concernent pas seulement la coopération économique, mais aussi les liens affectifs entre les personnes ».

Ce documentaire se distingue aussi par son équipe de production, constituée en grande partie de réalisateurs,caméramans et producteurs de Chine et d’Afrique nés dans les années 1990. « La vérité, c’est la force vitale d’un film documentaire. Étant de la même génération que nos sujets, nous saisissons mieux leurs perspectives, et savons donc quelles histoires résonneront le plus », fait savoir M. Zhang. « C’est à la fois notre privilège et notre devoir absolu de consigner fidèlement les récits de cette jeunesse. »

En tant que jeune moimême, j’ai trouvé que le documentaireGeneration Z’s China-Africa Storiesétait un portrait rafraîchissant et inspirant de la collaboration interculturelle entre les jeunes entrepreneurs chinois et africains.

PAUL MECH Un étudiant sud-africain

Une touche humaine

Avant même sa sortie en Chine, le documentaire a été traduit en anglais, hongrois, italien et arabe, puis diffusé sur d’importantes chaînes de télévision en Afrique du Sud, en Italie et en Hongrie dès décembre 2022. Ces versions internationales ont été saluées par un large public étranger, qui décrit le film comme un« incontournable » pour ses « images captivantes »et ses « récits touchants ».

Le jeune Somalien Abduqadir Mohamed Said (à droite) et son partenaire chinois Ye Yongrong (au centre),protagonistes du cinquième épisode du documentaire Generation Z’s China-Africa Stories, s’apprêtent à organiser un festival de la gastronomie africaine dans leur restaurant à Yiwu,dans la province du Zhejiang, le 4 juillet 2020.

Paul Mech, étudiant sud-africain de 20 ans, ne tarde pas à partager son opinion après avoir regardé cette production. « En tant que jeune moi-même, j’ai trouvé que le documentaireGeneration Z’s China-Africa Storiesétait un portrait rafraîchissant et inspirant de la collaboration interculturelle entre les jeunes entrepreneurs chinois et africains », estime-t-il. « Ils partagent non seulement une passion pour l’entrepreneuriat, mais aussi un véritable intérêt pour la culture et les perspectives de chacun. »

Les protagonistes du quatrième épisode l’ont particulièrement impressionné. Lors de l’organisation d’une exposition de photographies africaines, Tungamirai Eric Mupona, doctorant zimbabwéen étudiant à l’Université du Zhejiang, a suggéré de diviser l’événement en différentes zones au lieu d’utiliser le concept général de l’Afrique, ce que les collaborateurs chinois ont accepté d’emblée. Ces derniers ont ensuite apporté leur expertise professionnelle sur l’aperçu dynamique en 3D et la disposition des stands d’exposition. L’atmosphère générale de leur collaboration était détendue et agréable.« Le documentaire est un exemple puissant de la façon dont notre génération peut avoir un impact positif sur le monde en travaillant ensemble au-delà des cultures et des frontières », ajoute Paul.

Des traductions en français, swahili, haoussa et d’autres langues sont prévues afin d’étendre sa diffusion en Afrique. « J’espère que mon documentaire sera accessible à davantage de jeunes Africains, et c’est pourquoi la traduction multilingue est indispensable.La langue sert de passerelle à la compréhension »,précise le réalisateur.

Après avoir réalisé des documentaires au sujet des relations sino-africaines pendant une dizaine d’années,M. Zhang projette d’étendre ses perspectives de l’Afrique aux pays partenaires de l’initiative « la Ceinture et la Route » pour explorer davantage d’histoires d’échanges amicaux entre les Chinois et les peuples locaux. À cet effet, son équipe s’est déjà rendue aux Émirats arabes unis en août dernier pour réaliser des interviews et des tournages. Un nouveau documentaire de trois épisodes est à l’œuvre. CA

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