时间:2024-06-19
par GE LIJUN
Réception du premier lot d’avocats frais africains en Chine,le 23 août, à Beijing.
La Chine joue un rôle important dans la construction de la chaîne d’approvisionnement en Afrique
C’est la première fois que des avocats frais africains sont exportés en Chine à grande échelle. Le 26 août, 45 tonnes d’avocats kényans sont arrivés à Shanghai, en route pour leur prochaine étape dans les grandes villes chinoises, telles que Beijing et Guangzhou.Les avocats frais du Kenya ont été approuvés sur le marché chinois en juin, ce qui en fait le premier pays africain à exporter ce fruit vers la Chine.
En réalité, la société chinoise Greechain avait conclu un accord avec son homologue kényan, Sunripe, pour faciliter l’expédition d’avocats frais. Cet accord fait suite à la signature par les deux pays, en janvier, de deux protocoles visant à encourager le commerce bilatéral d’avocats et de produits aquatiques. Selon un rapport publié par le China-Africa Business Council (CABC),le 23 août,Investissements de la Chine en Afrique 2022 : Coopération sino-africaine du point de vue de la chaîne d’approvisionnement, ces dernières années,les entreprises chinoises s’engagent activement dans la construction de la chaîne d’approvisionnement en Afrique,épaulant le continent à relever les défis en la matière.
Le Chartered Institute of Purchasing and Supply décrit la chaîne d’approvisionnement comme « les activités au sein d’une organisation pour convertir les matières premières ou les composants en produits finis ou services aux clients ». Il existe cinq éléments clés : la production,l’inventaire, l’emplacement, le transport et l’information.Greechain est une entreprise innovante couvrant ces cinq éléments, fournissant aux consommateurs chinois des produits agricoles africains de qualité grâce à la transformation, l’exportation et la vente.
En tant que principal partenaire du projet d’avocat du gouvernement kényan, Greechain a déployé de grands efforts pour développer le marché kényan en 2019, avec pour résultat le premier conteneur d’avocats kényans congelés expédié en Chine en juillet 2019. De plus, la société a introduit la technologie de fumigation des Pays-Bas au Kenya et travaillé avec des experts agricoles pour formuler des normes répondant aux conditions locales, et aux exigences des douanes chinoises.
« Nous collaborons actuellement avec sept fermes d’avocats au Kenya, dont quatre en exclusivité, comptant environ 500 agriculteurs au total. Nous visons 20 autres fermes d’avocats à l’avenir », a précisé Lv Cuifeng,présidente de Greechain, àCHINAFRIQUE. Selon elle, la transformation se fait au niveau local, avec les usines couvrant les principales zones de production de noix et d’avocats au Kenya, où sont mises en place des coopérations approfondies en matière d’achats,de R&D et d’investissements avec VAL, la plus grande usine de transformation d’avocats au Kenya, qui a été créée en 1972.
L’économie numérique au Kenya, rendue possible grâce à des géants de télécommunication, tels que l’entreprise chinoise Huawei, ouvre de nouvelles perspectives aux activités de Greechain. Son futur système numérique suivra l’intégralité du cycle de vie de chaque lot d’avocats, y compris l’origine, le temps de croissance, de maturation, de cueillette, de production et de transport.
Des politiques bénéfiques ont donné un coup de pouce.Un « corridor vert » destiné à faciliter l’accès des produits agricoles africains au marché chinois a été mis en place suite à la huitième Conférence ministérielle du FCSA fin 2021. « L’exportation officielle d’avocats frais kényans a marqué une étape décisive en matière d’importation chinoise des produits agricoles africains », a renchéri Wu Peng, directeur général du Département des affaires d’Afrique du ministère chinois des Affaires étrangères.
L’Afrique constitue désormais un marché attractif pour les partenaires en quête d’investissements dans les chaînes d’approvisionnement.
Le commerce et les investissements sont deux facteurs clés pour promouvoir le développement de la chaîne d’approvisionnement, estime le rapport du CABC. Pour les pays africains, l’intégration à la chaîne d’approvisionnement mondiale passe par le commerce avec le reste du monde, ainsi que par les flux de capitaux - les investissements directs étrangers (IDE). Ces derniers ont un double rôle à jouer : s’écouler vers les secteurs où la chaîne d’approvisionnement fonctionne déjà très bien, notamment la manufacture, et stimuler le côté de l’offre - les IDE peuvent améliorer la logistique et la connectivité dans le domaine de la construction, et augmenter la production et la distribution de biens dans le secteur manufacturier.
D’après le rapport, la création du FCSA en 2000 a accéléré la coopération sino-africaine en matière de chaîne d’approvisionnement, par une croissance continue des échanges et des investissements. En 2021, le commerce Chine-Afrique a été multiplié par 20 par rapport à 2000, et la Chine est devenue le plus grand partenaire commercial de l’Afrique depuis 2009.
Les archives de l’Initiative de recherche Chine-Afrique de l’Université Johns Hopkins montrent que les flux d’IDE chinois vers l’Afrique ont dépassé ceux des États-Unis depuis 2013. Cela en fait le quatrième investisseur en Afrique. Selon le ministère du Commerce, en 2021,les IDE de la Chine à destination de l’Afrique se sont élevés à 3,7 milliards de dollars, soit une augmentation de 26,1 % en glissement annuel. Les IDE en provenance de Chine couvrent plusieurs secteurs, tels que la construction, l’exploitation minière, la manufacture,les services financiers, les crédits-bails et les services aux entreprises, ainsi que la recherche scientifique et les services technologiques.
L’entreprise chinoise Humanwell Healthcare en est un bon exemple. En 2013, la société, en collaboration avec le Fonds de développement Chine-Afrique, a investi 56,5 millions de dollars à Bamako, capitale du Mali, pour créer Humanwell (Afrique) Pharmaceutical, qui a ensuite construit trois lignes de production : parentéral à grand volume (LVP), sirop et comprimés. 95 % des employés étant des habitants locaux, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires annuel de plus de 15,4 millions de dollars, avec une production annuelle de 30 millions de bouteilles de sirop et 40 millions de bouteilles de LVP,disponibles dans les neuf pays d’Afrique de l’Ouest. Les prix des LVP et des produits liquides oraux ont diminué d’environ 40 % au Mali, facilitant grandement l’accès aux médicaments essentiels, et aidant à remédier à la pénurie d’approvisionnement en LVP dans les pays francophones dans la région.
Premier port africain en nombre de conteneurs, premier hub automobile du continent mais aussi première zone logistique africaine, Tanger Med, au Maroc, a évolué au fil des ans pour devenir un véritable concept de logistique portuaire. Son originalité réside dans la création de zones spécialisées par secteur. Le parc de Tétouan est dédié aux activités logistiques et industrielles légères manufacturières pour les très petites entreprises(TPE) et PME. La Logistics Free Zone regroupe principalement des entreprises de livraison comme DHL.Bosch et Huawei y ont construit des entrepôts. Renault Tanger Med Zone, spécifiquement attribuée au groupe automobile français, produit 400 000 véhicules par an. Tanger Automotive City regroupe 50 entreprises,notamment la société coréenne Hands. La Chine est également présente avec ZTT.
Cérémonie de lancement du rapport intitulé Investissements de la Chine en Afrique :Coopération sinoafricaine du point de vue de la chaîne d’approvisionnement,le 23 août, à Beijing.
Comme le démontre l’exemple de Tanger Med,l’Afrique constitue désormais un marché attractif pour les partenaires en quête d’investissements dans les chaînes d’approvisionnement. Le rapport du CABC a conclu cinq facteurs clés pour expliquer ce phénomène.La population croissante du continent en fait un marché idéal pour les investissements, notamment la population de jeunes qui connaît la croissance la plus rapide au monde. Le continent aura un marché de 1,7 milliard de consommateurs d’ici 2030 contre 1,2 milliard en 2018. L’Afrique abrite également certains marchés à la croissance la plus rapide au monde, notamment le Rwanda et l’Île Maurice.
En outre, un certain nombre de pays africains attirent déjà des investissements liés à la chaîne d’approvisionnement mondiale. C’est le cas des pays de l’Afrique du Nord, dotée d’une capacité industrielle qui constitue déjà des options attrayantes pour la fabrication européenne ou axées sur l’Europe. L’exploitation minière est un autre secteur en pleine croissance.
Malgré tous ces avantages, de multiples défis subsistent encore. À l’heure actuelle, la position de l’Afrique dans la chaîne d’approvisionnement mondiale est principalement soutenue par l’approvisionnement en matières premières. La proportion du commerce entre les pays africains dans le commerce total du continent est de 16 à 18 %, bien inférieure à celle en Europe (60 %)et en Asie (55 %), a fait savoir Silver Ojakol, directeur de cabinet du Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Pour relever les défis,le rapport propose huit plans d’action croisés pour le développement de la chaîne d’approvisionnement en Afrique (voir encadré).
En tant qu’« artère » du développement socioéconomique, la chaîne d’approvisionnement a été perturbée ces deux dernières années par la propagation de la pandémie, l’affrontement des superpuissances et les conflits régionaux dans le monde entier. Cela affecte particulièrement les pays africains quant au développement de la chaîne d’approvisionnement, a indiqué Wu Peng. De son point de vue, le continent revêt quand même un grand espoir à long terme, grâce à ses riches ressources naturelles et à sa grande population.« La ZLECAf accéléra l’intégration de la chaîne d’approvisionnement et du développement économique régional, apportant de nouvelles opportunités en matière de coopération sino-africaine », a déclaré M. Wu. CA
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