时间:2024-06-19
par Éric Vincent Fomo
Lors de son assemblée générale, la CAF a retiré le Cameroun de l’organisation de la compétition, jugeant qu’il ne pouvait remplir les obligations du cahier des charges
Le stade omnisport de Bafoussam construit par CMEC est opérationnel.
Qui va organiser la prochaine Coupe d’Afrique des nations (CAN), prévue du 15 juin au 13 juillet 2019 ?
Telle est la préoccupation actuelle de la Confédération africaine de football (CAF), qui a adressé le jeudi 6 décembre 2018 à toutes les fédérations membres un appel à candidature pour trouver le prochain pays organisateur. Celles-ci devront soumettre leur dossier de candidature au plus tard le 14 décembre 2018, et à la suite de ce processus, un vainqueur sera désigné.
Mais le choix de la CAF, à moins d’une surprise, devrait se porter sur l’un des trois favoris que sont le Maroc, l’Égypte et l’Afrique du Sud. Ce sera alors l’épilogue d’un feuilleton qui a commencé le 30 novembre dernier à Accra, au Ghana, lors de l’Assemblée générale de la CAF. En effet, ce jour-là, les membres du Comité exécutif de la CAF, après d’âpres discussions qui ont duré près de 10 heures, ont fi nalement décidé à l’unanimité de retirer le Cameroun de l’organisation de cette grand-messe du football africain.
Dans un long communiqué, la CAF justi fi e son choix. Il y est écrit que « les conditions de conformité n’ont pas été respectées » dans la construction des ouvrages et le respect des délais de réalisation, et qu’il y a un « écart entre les exigences et obligations du cahier des charges de la CAN et la réalité du terrain ».
La CAF se fi e entre autres sur les rapports des différentes missions d’experts déployées au Cameroun pour inspecter les travaux menés. Après avoir entendu les conclusions des membres de la mission sécurité ainsi que celles de la mission d’inspection des chantiers, il en ressort qu’à chacune de ces visites, le Cameroun accusait un retard considérable dans le cahier des charges. Sur le plan sécuritaire, la montée des mouvements sécessionnistes laisserait planer une menace sur les matchs devant être tenus à Limbé, tandis que ceux à Garoua, au nord du pays, n’étaient pas complètement à l’abri des attaques de la secte terroriste Boko Haram.
Après le communiqué, le président de la CAF, Ahmad Ahmad a rappelé que la priorité était « de préserver l’intérêt de nos acteurs et surtout nos joueurs », et que « beaucoup ont été blessés lors des CAN pour des raisons de conditions d’organisation ».
Ce nouveau format de la CAN, qui sera la première à se dérouler durant l’été et à réunir non pas 16 mais 24 nations africaines, ne se déroulera donc pas en terre camerounaise. Un grand coup dur pour ce pays quintuple vainqueur et détenteur en titre du trophée 2017 de cette compétition qu’il a organisé une seule fois, en 1972. Pourtant, des efforts considérables ont été déployés sur le terrain. Le Cameroun avait entre autres requis l’expertise chinoise pour construire des stades omnisports de 20 000 places à Limbé et à Bafoussam, des ouvrages réalisés par la China Machinery Engineering Corporation (CMEC).
Quelques jours après le retrait de la CAN 2019 au Cameroun, le Premier ministre Philémon Yang, a réuni le mercredi 5 décembre 2018, le Comité central d’organisation de la CAN, dont il est le président, pour examiner les causes de ce retrait, et les décisions à prendre pour l’avenir. Les ministres impliqués dans l’organisation se sont accordés sur le fait que le Cameroun était loin d’être prêt. En cause, les incompréhensions, mésententes et même des batailles entre différentes administrations. Ce qui entraînait des lenteurs préjudiciables dans la chaîne de décision.
Aussi, Motazé a proposé de réaliser un inventaire de tous les chantiers et prestations en cours, en vue d’éviter une dispersion des moyens, cause d’alourdissement des coûts. Le Premier ministre a également prescrit la poursuite et même l’accélération des travaux en vue de leur livraison à l’échéance de fi n mars 2019. Les entreprises ont dressé le bilan d’évolution des travaux sur le terrain et présenté des mesures qu’elles comptent mettre en œuvre pour accélérer les travaux. Les présidents des comités de site se sont engagés à payer les décomptes et à accompagner les entreprises dans la facilitation des différentes difficultés auxquelles elles seront confrontées, a fi n que les travaux soient bouclés à temps.
Les chantiers routiers ont quelque peu trainé.
Au lendemain de la décision de la CAF, considérée comme un véritable coup de massue, Issa Tchiroma Bakary, ministre de la Communication, avait crié à l’injustice. « Cette décision étonnante, à plus d’un titre, ne rend assurément justice ni aux investissements colossaux consentis par notre pays et qui se traduisent aujourd’hui par de belles infrastructures modernes, visibles de tous, ni à l’engagement déterminé du chef de l’État et du peuple camerounais à déployer les efforts nécessaires pour abriter en 2019 une fête éclatante du football africain. »
Le secrétaire général du ministère de la Communication du Cameroun et président de la Commission de la communication pour la CAN 2019, Félix Zogo, avait aussi constaté que la CAF avait pris sa décision sans tenir compte des réalités. « La manière dont les travaux ont été menés n’a même pas permis à la partie camerounaise de répondre aux éventuelles observations notées dans les différents rapports. La délégation camerounaise, qui s’est pourtant rendue à Accra, n’a pas pu prendre part aux travaux et relever les observations qui auraient mérité explications », a-t-il dit.
Face aux accusations, le Premier ministre du Cameroun a appelé son pays à se concentrer sur l’avenir et à reconstruire ses liens avec la CAF. L’option du gouvernement camerounais est selon toute vraisemblance, de mettre les bouchées doubles pour fi naliser les chantiers, et s’armer pour accueillir la prochaine édition de la CAN, prévue en 2021.
Pour rassurer le Cameroun, qui a lourdement investi dans l’organisation de la CAN, le président de la CAF, Ahmad Ahmad, a aussi proposé au pays d’accueillir l’édition 2021 de la Coupe d’Afrique des nations. « Cela permettrait […] au Cameroun d’achever dans le confort et la sécurité, la totalité des projets prévus pour cette manifestation », a-t-il précisé. Sauf qu’en septembre 2014, le Comité exécutif de la CAF a désigné la Côte d’Ivoire comme pays organisateur de la CAN 2021. Il faudra donc trancher ce nouveau con fl it entre le Cameroun et la Côte d’Ivoire. CA
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