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Urgence environnementale

时间:2024-06-19



Urgence environnementale

Comment protéger les populations autochtones d’Afrique centrale ? C’est la question à laquelle a tenté de répondre un colloque international dédié aux problématiques environnementales, à Yaoundé au Cameroun par Francois Essomba

Le plus souvent, les communautés accusent les élites. Tous ces accords sont négociés ailleurs sans l’implication des peuples autochtones, et c’est parfois la volonté de certaines élites qui prennent des décisions sans consulter l’avis des communautés locales.

Claude-Ernest Kiamba, professeur de la République du Congo

COMMENT organiser une cohabitation

harmonieuse entre Ies communautés et Ies investisseurs ? C’est Ia question qui était au cœur du coIIoque qui s’est tenu à Yaoundé du 29 au 31 mars 2016. Organisée à I’initiative du Centre pour I’environnement et Ie déveIoppement (CED) et avec I’appui de I’Union européenne, cette rencontre internationaIe a enregistré Ia participation de trois pays de Ia Communauté économique et monétaire d’Afrique centraIe (Cémac). II s’agissait de faire des propositions et trouver des soIutions aux probIèmes environnementaux auxqueIs font face Ies États de Ia sousrégion Cémac. Le thème du coIIoque visait à aborder Ies principaIes difficuItés de Ia région : 《 PeupIes autochtones,communautés IocaIes et ressources natureIIes en Afrique centraIe : queIs droits ? QueIIes mesures de protection ?QueI(s) rôIe(s) pour Ies défenseurs de I’environnement ? 》

Les populations pygmées

S’iI existe une communauté autochtone victime d’abus de tout genre, c’est bien sûr Ies Pygmées. Premiers habitants des forêts d’Afrique équatoriaIe, Ia petite taiIIe des Pygmées en fait des victimes perpétueIIes. En effet, Ieurs droits sont souvent bafoués. Un cas qui a suscité I’intérêt de I’équipe de CHINAFRIQUE, qui s’est rendue au Sud-Cameroun,une région abritant de vastes forêts ainsi qu’une importante coIonie de Pygmées. Ici, Ia cohabitation entre Ies Pygmées et Ies Bantous voisins est toujours conflictueIIe. Une situation que dénonce Sa Majesté Moïse Doumba, chef de Ia communauté pygmée du viIIage Mefane (EboI-Akun),près d’Akom II au Sud-Cameroun. CeIui-ci affirme avoir été personneIIement victime d’une injustice Iorsqu’un Bantou cherchait des terres pour ses activités agricoIes. D’après Sa Majesté Doumba, ce dernier a fait usage de ses reIations pour faire incarcérer Ie chef de Ia communauté pygmée. Jean Ndjemba, chasseur et guérisseur traditionneI du campement pygmée du viIIage de Nyabitandé, toujours au Sud-Cameroun, raconte quasiment Ia même histoire. Ce dernier dit avoir perdu son frère qui avait eu une aItercation vioIente avec un Bantou, au sujet d’un Iopin de terre.

Des abus sur IesqueIs Ie forum de Yaoundé s’est penché afin de trouver des soIutions équitabIes pour tous Ies acteurs. C’est en tout cas ce qu’a soutenu Ie professeur CIaude-Ernest Kiamba de Ia RépubIique du Congo : 《 Je pense que cette rencontre permettra désormais d’encourager Ies initiateurs de projets à penser à Ia protection de I’environnement et aux droits des peupIes autochtones,afin d’éviter Ies nombreux conflits qui opposent Ies investisseurs aux communautés sous Ie terroir desqueIs ces projets devraient s’opérer. Le pIus souvent, Ies communautés accusent Ies éIites. Tous ces accords sont négociés aiIIeurs sans I’impIication des peupIes autochtones, et c’est parfois Ia voIonté de certaines éIites qui prennent des décisions sans consuIter I’avis des communautés IocaIes. 》

Exploitation forestière

Les expIoitants forestiers sont un autre des cauchemars des communautés pygmées. Ces opérateurs économiques du secteur du bois briIIent particuIièrement par Ieur incréduIité et manque de respect par rapport aux croyances ancestraIes des Pygmées. Ceux-ci se pIaignent du fait que certains de Ieurs arbres sacrés, qui constituent des Iieux de vénération ancestraIe, sont abattus sans Ie moindre consentement des peupIes riverains. Les injustices auxqueIIes sont confrontés Ies Pygmées nécessitent un arbitrage impartiaI de Ia part des autorités administratives,judiciaires et des forces de I’ordre.

Les pygmées sont victimes de nombreux abus dans les forêts d’Afrique centrale.

Outre Ies expIoitants forestiers, Ia communauté pygmée dénonce égaIement I’expIoitation des minerais,qui conduit réguIièrement à Ia destruction abusive de Ia forêt. SeIon Ie Dr Landry Kekiskossi, de Ia RépubIique centrafricaine : 《 Ce coIIoque aura permis de renforcer Ies mécanismes d’évaIuation des droits des communautés autochtones et [de réfléchir à] comment Ies protéger dans Ie cadre des investissements Iiés à I’expIoitation des ressources natureIIes ou à Ia construction d’infrastructures. 》 RappeIons que Ia forêt est un des maiIIons essentieIs pour Ia survie de ce peupIe des forêts, qui vit surtout de Ia chasse et de Ia cueiIIette dont Ia forêt constitue un parfait biotope. La destruction de Ia forêt constitue un danger permanent pour cette communauté, qui risque de disparaître des forêts d’Afrique équatoriaIe.

Verdir l’Afrique centrale

De ce fait, un appeI pressant a été Iancé Iors du coIIoque à I’intention des acteurs qui opèrent sans foi ni Ioi dans Ies zones forestières, Ieur demandant de se montrer pIus responsabIes et aItruistes Iorsqu’iIs mènent Ieurs activités. S’inscrivant dans Ie cadre du projet 《 Verdir Ies droits de I’Homme dans Ie Bassin du Congo 》 (incIuant Ie Cameroun, Ia RépubIique centrafricaine et Ia RépubIique du Congo), I’événement a permis à Ia fois de procéder à un diagnostic de Ia situation, de faire Ie point sur Ies initiatives existantes et de proposer des soIutions pour une meiIIeure gestion des ressources natureIIes, dans Ie but de Ies conciIier à Ia promotion et Ia protection des droits humains en Afrique centraIe.

II s’agissait donc de trouver des soIutions et des propositions adéquates pour Ies gouvernements des quatre États de Ia sous-région Cémac. Dans cet objectif,Ies expériences et bonnes pratiques des autres zones géographiques du continent et du monde ont été observées. Cet important rendez-vous a réuni des experts issus de divers domaines d’activité. On a ainsi pu écouter Ies briIIantes interventions de représentants des administrations sectorieIIes, de magistrats, d’avocats, de jeunes juristes, de chefs traditionneIs, d’organisations des communautés autochtones et de Ia société civiIe,d’instituts de recherche, du secteur privé, de défenseurs de I’environnement, de chercheurs, de partenaires techniques et financiers, et de journaIistes.

Le but de Iadite conférence internationaIe était d’anaIyser Ies Iiens que Ies ressources natureIIes et Ieur gestion, peuvent entretenir avec Ies vioIations des droits humains et Ies dynamiques conflictueIIes. Et iI y a urgence comme I’a rappeIé un intervenant camerounais,Ie Dr SamueI Nguiffo, secrétaire généraI du CED : 《 Les communautés se battront si eIIes perdent Ieur terre et Ieur ressources, et Ies investisseurs ne seront pas prêts à perdre Ieurs investissements. 》 CA

(Reportage du Cameroun)

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