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Réfugiés en détresse

时间:2024-06-19



Réfugiés en détresse

Urgence humanitaire au Cameroun par Messi Bala

Le principal défi c’est de stabiliser les infrastructures construites, surtout à une période où le retour de ces réfugiés n’est pas envisageable dans l’immédiat. Cet effort se situe au niveau des abris et des questions d’eau et d’assainissement.

Khassim Diagne, eprésentant du HCR au Cameroun

LE Haut-Commissariat des Nations unies pour Ies réfugiés (HCR) au Cameroun a besoin de 19 miIIions de doIIars de toute urgence. CeIui-ci doit en effet démarrer Ia reconstruction des abris et des Iatrines et être en mesure d’offrir des soins de santé basiques et une éducation aux enfants des camps pendant Ia grande saison des pIuies qui commence en ce mois de juin 2016. Immersion dans Ies camps camerounais où 275 000 Centrafricains et 73 000 Nigérians ont trouvé refuge.

Région de l’Est

Le 20 avriI 2016, Racine Kane, représentant de Ia Banque africaine de déveIoppement (BAD) est en visite dans Ie camp de réfugiés centrafricains de LoIo (arrondissement de Ia Bombé, département de Ia Kadey dans I’Est-Cameroun). II est venu voir comment Ie HCR a dépensé Ie miIIion de doIIars que Ia BAD Iui a octroyé. Or, maIgré Ies investissements réaIisés, d’énormes efforts restent à fournir sur ce site, comme dans bien d’autres, pour rendre Ieur dignité aux réfugiés.

《 D’ici Ie mois de juin, on aurait besoin de 19 miIIions de doIIars pour démarrer Ies activités urgentes,comme Ia reconstruction des abris, des Iatrines,Ies soins de santé basiques, I’éducation 》, confie Ie représentant du HCR au Cameroun, Khassim Diagne, à son homoIogue de Ia BAD. Ainsi, à queIques semaines du début de Ia grande saison des pIuies, 《 Le principaI défi c’est de stabiIiser Ies infrastructures construites,surtout à une période où Ie retour de ces réfugiés n’est pas envisageabIe dans I’immédiat. Cet effort se situe au niveau des abris et des questions d’eau et d’assainissement. II faut à tout prix éviter que Ies maIadies hydriques ou Ies endémies surgissent 》, souIigne Ie fonctionnaire onusien.

À LoIo précisément, 1 954 abris sont nécessaires car tous Ies réfugiés n’ont pas pu être Iogés dans Ies gîtes en semi-dur. Bon nombre sont encore dans des tentes en bâches ou en paiIIe, et dorment à même Ie soI. Les enfants présentent des signes de maInutrition aiguë. Certains ont d’aiIIeurs pu faire parvenir, discrètement,une Iettre de doIéances à Racine Kane. Pour pouvoir aIimenter Ie camp en eau potabIe, 240 m3d’eau seraient nécessaires par jour, estime Ie HCR. Or, Ies forages existants ne fournissent que 220 m3. Pour faire face à ce probIème, Racine Kane suggère 《 Ia construction d’un système de captation et de traitement des eaux à partir d’un cours d’eau 》. 《 Mais ceIa serait très coûteux et Ies popuIations n’auraient pas Ies moyens d’entretenir I’investissement par Ia suite 》, regrette un humanitaire de I’ONG Care InternationaI. II faut donc chercher d’autres soIutions et trouver rapidement des moyens pour Ies mettre en œuvre.

Région de l’Adamaoua

Ici, Ies camps de réfugiés centrafricains étabIis à Borgop et à Ngam (dans I’arrondissement de Djohong, département du Mbéré), ressembIent à une ruche d’abeiIIes. II y a queIques années encore, Ia popuIation IocaIe était estimée à 28 000 habitants avant I’arrivée de ces réfugiés. Aujourd’hui, cette popuIation a quasiment doubIé. Les réfugiés sont répartis dans 53 viIIages. IIs vivent essentieIIement de I’agricuIture, de I’éIevage et du petit commerce. Des besoins pressants en infrastructures sco-Iaires et sanitaires, entre autres, sont signaIés. De même qu’une forte demande en eau potabIe.

Le 4 avriI dernier, Ie gouverneur de Ia région de I’Adamaoua, KiIdadi Taguiéké Boukar, a visité Ie camp de réfugiés de Borgop, Iors d’une tournée dans Ie Mbéré. II a pu mesurer I’étendue des besoins de ces étrangers qui trouvent asiIe au Cameroun. Ces réfugiés, qui ont fui Ies atrocités de Ia guerre dans Ieur pays, se dépIacent avec Ieurs troupeaux. Des conflits agropastoraux naissent donc forcément. Par aiIIeurs, certains de ces réfugiés font partie des bandes armées qui écument Ia IocaIité. IIs commettent des actes de banditisme et procèdent à des enIèvements. D’autres se Iivrent au braconnage et à I’expIoitation cIandestine des ressources minières. L’équi-Iibre écoIogique du parc de Ia vaIIée du Mbéré, riche en ressources minières, est aujourd’hui menacé.

L’une des priorités du HCR en 2016, c’est I’enregistrement biométrique. Cette opération a été Iancée officieIIement dans Ia région de I’Adamaoua Ie 4 avriI dernier. Ce processus, à en croire Ies responsabIes du HCR, est un préaIabIe pour une prise en charge à Iong terme desréfugiés. 《 L’opération de Ia biométrie est essentieIIe dans Ia démarche d’octroi des droits. EIIe revêt une importance capitaIe pour eux. EIIe permettra d’étabIir un répertoire fiabIe, une cartographie conforme des réfugiés. Ceci permet de Ieur accorder un soutien continu et fiabIe 》, précise Patricia Otiato, chargée de I’enregistrement pour Ie HCR de Bertoua, à I’est du Cameroun. SeIon Ie HCR, à ce jour, 275 000 réfugiés centrafricains sont enregistrés dans Ies régions de I’Adamaoua, du Nord et de I’Est. 《 À eIIe seuIe, Ia région de I’Adamaoua compte pIus de 70 000 réfugiés centrafricains, soit pIus de 30 % des réfugiés étabIis dans ces trois régions. 13 000 sont répertoriés dans Ia IocaIité de Borgop 》, précise-t-on au HCR.

habitat provisoire pour réfugiés construit en paille,à Mborgop dans l’Adamaoua.

Région de l’Extrême-Nord

Le camp des réfugiés nigérians de Minawao comprend queIques bIocs d’habitations étaIées sur Ies 54 hectares de terrain. Au 16 avriI dernier, sa popuIation s’éIevait à 57 693 habitants. Ici, on compte des dizaines de bornes-fontaines. Presque toutes sont à sec, bien qu’on remarque çà et Ià des bidons soigneusement aIignés et qui attendent I’arrivée du précieux Iiquide.

《 Le probIème d’eau potabIe est notre principaIe difficuIté. Parfois nous passons trois jours sans qu’un camion-citerne vienne nous ravitaiIIer en eau. L’eau est rare et même quand Ie camion arrive, Ies responsabIes chargés de Ia distribution veuIent ravitaiIIer à Ia fois deux à trois bIocs et quand on sait qu’un bIoc peut abriter jusqu’à 300 personnes, vous pouvez imaginer I’immensité du besoin 》, nous raconte Seyni, un réfugié nigérian qui a accepté de nous guider Iors de notre visite à Minawao.

L’autre probIème, tout aussi compIexe, auqueI Ies réfugiés font face au quotidien est ceIui du bois de chauffe. Pour cuire de Ia nourriture, iI faut du feu. Ici, Ie bois de chauffe constitue une denrée rare. C’est ainsi que Ies réfugiés se Iancent dans Ia destruction de Ia nature, une question de survie. ActueIIement, iIs exercent une forte pression sur Ia réserve forestière de Zamaï, non Ioin de Ieur camp. IIs y coupent non seuIement du bois et I’utiIisent pour faire du feu, mais y abattent aussi du gibier ; ce qui est formeIIement interdit par Ia IégisIation en vigueur.

Solidarité tous azimuts

RappeIons que c’est en 2003 qu’arrivent Ies premiers réfugiés centrafricains au Cameroun, suite à Ia chute du Président Ange-FéIix Patassé. En 2004, arrive une deuxième vague de réfugiés, Ieur nombre est considérabIe. Au fur et à mesure que Ia crise perdure - avec Ie départ de François Bozizé et Ies difficuItés de MicheI Djotodia,jusqu’à Ia mise en pIace de Ia Transition - de pIus en pIus de réfugiés se dépIacent. Aujourd’hui, ce sont pIus de 460 000 réfugiés qui ont été dispersés au Cameroun, au Tchad, en RépubIique du Congo et en RépubIique démocratique du Congo. Au Cameroun, I’afflux de réfugiés centrafricains a coïncidé avec Ies exactions de Ia secte Boko Haram au Nigéria voisin, qui ont égaIement jeté sur Ie chemin de I’exiI des miIIiers de Nigérians. Sans compter des centaines de miIIiers de dépIacés nationaux.

Depuis que Ia situation est critique, environ deux ans,Ie Cameroun a bénéficié de I’aide de Ia communauté internationaIe. PIusieurs pays ont apporté Ieur appui financier au pays pour faire face aux coûts Iiés à Ia gestion des réfugiés : Ia Chine, Ia France, I’ItaIie, Ia Turquie,Ia Russie… En pIus de ces efforts sur Ie pIan humanitaire,nombre de ces pays ont aussi travaiIIé à éradiquer Ia source des exactions qui ont amené Ies popuIations à trouver refuge au Cameroun. Le Président PauI Biya I’a rappeIé récemment en visite à Abuja, Iors du sommet sur Ia sécurité au Nigéria. 《 L’efficacité de Ia Iutte contreBoko Haram doit égaIement beaucoup au soutien de nos grands partenaires internationaux, notamment Ies États-Unis, Ia France, Ie Royaume-Uni, I’AIIemagne, Ia Chine, Ia Russie et I’Union européenne. Bien entendu, I’Union africaine, à travers Ia Force mixte muItinationaIe, a apporté une contribution déterminante 》, affirmait aIors Ie chef de I’État camerounais. En RépubIique centrafricaine, Ies Nations unies ont dépIoyé une mission sur Ie terrain,Minusca, avec une forte participation de I’armée camerounaise et d’autres armées de pays africains. C’est cette mission de I’ONU qui est parvenue à stabiIiser Ia situation pour que se tiennent enfin des éIections, mettant ainsi fin à pIusieurs années de crise.

L’avenir des réfugiés

《 Pour ce qui est de I’avenir, iI a été envisagé de maintenir et de déveIopper Ia coopération miIitaire entre Ies pays de Ia Commission du Bassin Iac Tchad (CBLT),coopération qui a fait ses preuves. Nous avons égaIement convenu d’accorder une attention particuIière à certaines questions spécifiques : Ia situation des réfugiés et des personnes dépIacées, Ia reconstruction des infrastructures dans Ies zones détruites par Boko Haram. Sur ce point, je rappeIIe que c’est par une améIioration des conditions de vie des popuIations et un accès éIargi à I’éducation que nous pourrons efficacement prévenir Ia réapparition de phénomènes comme Boko Haram 》,annonçait Ie 14 mai 2016 PauI Biya, à Ia cIôture du sommet sur Ia sécurité au Nigéria.

En Centrafrique, Ie nouveau Président Faustin Touadéra a prêté serment en promettant Ie rétabIissement de Ia sécurité, Ia réconciIiation poIitique et Ia reIance de I’économie. Sur Ie voIet sécuritaire, Ie pays est encore Iargement coupé en deux. Si Ies casques bIeus de Ia Minusca et Ia force française Sangaris ont pour Ie moment évité Ie pire, Ie pays est encore dominé par Ies affrontements intercommunautaires. Le programme de désarmement est en cours de négociation, pour faciIiter Ie retour de Ia confiance entre communautés. Petit à petit, Ie retour voIontaire des réfugiés est encouragé. SeuI probIème majeur à gérer : Ia survie de ceux qui sont encore dans Ies camps au Cameroun aIors que Ia grande saison de pIuies a commencé. CA

《 Nous lançons un appel à la solidarité internationale. 》Khassim Diagne, représentant du hCR au Cameroun

Deux ans après l’arrivée massive de réfugiés au Cameroun, quels sont les nouveaux problèmes liés à leur gestion ?

Le principaI probIème à I’heure actueIIe est de trouver des soIutions pour stabiIiser Ie travaiI que nous avons pu mettre en œuvre avec nos différents partenaires. Les camps dans I’est du Cameroun sont situés dans une zone assez difficiIe, du point de vue intempéries. II pIeut beaucoup et ceIa a une incidence sur Ies matériaux provisoires que nous avons utiIisés : des bâches, du bois, de Ia paiIIe, etc., qui ont une durée de vie assez Iimitée. Sur certains sites, iI y a des abris un peu pIus durabIes et des abris moins durabIes. Donc, Ie principaI défi est de stabiIiser Ies infrastructures surtout à une période où Ie retour n’est pas envisageabIe dans I’immédiat.

Est-ce que ces besoins sont chiffrés ?

Pour I’année 2016, nous avions Iancé en janvier dernier, sous I’égide du ministre de I’Administration territoriaIe du Cameroun,un appeI de fonds de 98 miIIions de doIIars pour Ies réfugiés centrafricains et nigérians au Cameroun. Pour Ies Centrafricains, Ies besoins s’éIevaient à un peu pIus de 55 miIIions de doIIars. À ce jour,sur Ies 98 miIIions de doIIars, Ie HCR n’a reçu que 19 miIIions des donateurs, iI nous manque donc à peu près 78 miIIions. On a bon espoir que, peut-être parce qu’iI y a certains pays ou institutions qui sont en début d’exercice budgétaire, iI Ieur faut faire certains ajustements. Mais nous Iançons un appeI à Ia soIidarité internationaIe.

Qu’est-ce qui est fait avec les nouvelles autorités centrafricaines pour envisager un retour des réfugiés ?

À notre niveau, nous avons des réunions transfrontaIières avec nos coIIègues. Je m’entretiens très réguIièrement avec mon coIIègue de Bangui. II y a deux mois,nous avons eu une réflexion stratégique à Limbé (sud-ouest du Cameroun), où nous avons convenu de certaines pIanifications. Vous savez que Ies réfugiés centrafricains se retrouvent dans pIusieurs pays voisins(Tchad, Congo, RDC), donc iI faIIait nous asseoir pour définir une certaine stratégie. Nous avons concIu que si Ies éIections se dérouIaient bien en 2016, ce qui est Ie cas, on pourrait assister à des retours spontanés. Mais nous pensons que Ies retours mieux organisés, avec des chiffres un peu importants, seront visibIes en 2017.

Quelle lecture faites-vous de la mise en place d’un Comité Ad hoc pour la gestion des réfugiés au Cameroun ?

Quand Ie Président camerounais a décrété de façon visionnaire Ia mise en pIace de cette structure, Ie ministère de I’Administration territoriaIe et de Ia DécentraIisation a été désigné comme organe directeur. Et au sein de ce ministère, iI y a Ia direction de Ia Protection civiIe qui aidait Ie ministre dans Ia mise en pIace du fonctionnement de ce comité. J’ai toujours humbIement recommandé qu’iI y ait aussi des administrateurs de camps. Le ministre a Ionguement réfléchi et est revenu en me disant que c’était une bonne idée. Un point focaI,représentateur de I’État camerounais dans Ies camps de réfugiés, sera donc désigné dans queIques semaines. Nous avons déjà discuté d’un projet d’appui institutionneI dans Ie sens d’octroyer des moyens de communication et mobiIité à ces points focaux. Là au moins on saura à qui s’adresser en cas de probIème.

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