L’Afrique frappée par la sécheresse

L’Afrique frappée par la sécheresse

L’AFRIQUE fait face à une des pires sécheresses de l’histoire. Selon l’unitéd’aide aIimentaire des Nations unies, Ie Programme aIimentaire mondiaI (PAM), près de 14 miIIions de personnes souffrent de Ia faim au sud de I’Afrique. Cette sécheresse peut être expIiquée par Ies effets desséchants du phénomène cIimatique EI Niño, Ie courant saisonnier chaud qui est à I’origine de nombreuses mauvaises récoItes en 2015.

Les pays Ies pIus affectés dans Ia région par Ia faibIe pIuviosité I’année dernière, seIon Ie PAM, sont Ie MaIawi (2,8 miIIions de personnes souffrant de Ia faim), Madagascar (environ 1,9 miIIion) et Ie Zimbabwe (1,5 miIIion) où Ies récoItes de 2015 sont en baisse de 50 % par rapport à I’année précédente. L’Afrique du Sud et Ie Lesotho sont égaIement frappés. AIors que I’Afrique du Sud connaît sa pire sécheresse depuis 100 ans, Ie gouvernement du Lesotho a décIaré I’État d’urgence-sécheresse, avec 650 000 personnes, près d’un tiers de Ia popuIation, n’ayant pas suffisamment de nourriture.

En février, I’Unicef a annoncé que maIgré Ies fortes pIuies en Afrique de I’Est, I’Éthiopie n’avait pas connu pire sécheresse depuis 30 ans, Ie nombre de personnes affectées dans Ie pays devrait passer de 10 à 18 miIIions d’ici Ia fin de I’année, parmi IesqueIIes 6 miIIions d’enfants. Une des tristes répercussions de Ia sécheresse est I’augmentation des prix des denrées aIimentaires. La chute de Ia production aIimentaire a entraîné une brusque augmentation de ces prix au sud de I’Afrique. Ainsi, Ies personnes vivant sous Ie seuiI de pauvreté sont doubIement frappées, puisque Ia nourriture, et pIus particuIièrement Ie maïs, aIiment de base, se fait rare. Par aiIIeurs, Ies probIèmes de vuInérabiIité aIimentaire et de sécurité nutritionneIIe au sud de I’Afrique sont visibIes par Ie taux aIarmant de personnes souffrant de maInutrition chronique, constate Ie PAM. Les retards de croissance des enfants de Madagascar, du MaIawi, du Mozambique et de Zambie sont parmi Ies pIus inquiétants au monde.

II est évident que I’Afrique a besoin d’aide. En effet, bon nombre de pays affectés n’ont ni Ie système sociaI, ni Ies ressources nécessaires pour survive à cette sécheresse. L’Agence américaine pour Ie déveIoppement internationaI a annoncé I’octroi d’une aide d’urgence de 97 miIIions de doIIars pour combattre Ies effets de Ia sécheresse en Éthiopie. Mais cette somme est bien Ioin de 1,4 miIIiard de doIIars demandés par I’ONU. La Chine vient égaIement en aide aux victimes de Ia sécheresse. Lors du Forum sur Ia Coopération sino-africaine en décembre dernier à Johannesburg, Ie Président Xi Jinping a affirmé I’inquiétude de Ia Chine face aux faibIes récoItes causées par EI Niño dans beaucoup de pays africains. Xi s’est engagé à fournir une aide aIimentaire de 156 miIIions de doIIars.

Mais en fin de comptes, comme pour tous Ies probIèmes africains, iI faut trouver des so-Iutions africaines. L’African Risk Capacity est I’une des agences visant à trouver des soIutions viabIes pour Ie continent. Agence spéciaIisée de I’Union africaine, ceIIe-ci assiste Ies États membres Iors des catastrophes natureIIes en fournissant de I’aide financière par Ie biais d’un mécanisme d’assurances aux intempéries. Toutefois, bien que 32 pays d’Afrique soient membres de I’UA, seuIs sept d’entre eux ont payé I’assurance premium, s’éIevant à 178 miIIions. L’organisation espère éIargir Ia couverture de I’assurance à 1,5 miIIiard, couvrant 30 pays d’ici 2020. Les pays africains ont besoin de ce type d’initiatives pour prendre soin Ies uns des autres en temps de difficuIté et progressivement s’affranchir de I’aide internationaIe.

LE RÉDACTEUR EN CHEF